L’avenir de la facilitation

La facilitation est une compétence essentielle pour les dirigeants de demain, mais cette fonction peut-elle être déléguée à une IA ? Angela Haas, collaboratrice chez Creaholic, a partagé ses réflexions sur l’avenir des facilitateurs dans son discours d’ouverture de l’événement Facilitator Alumni qui s’est déroulé le 25 janvier.

Le concept de facilitation

Qu’ils soient débutants ou expérimentés, les animateurs peuvent acquérir de nouvelles connaissances, mettre en pratique des techniques efficaces et gagner en assurance dans leur fonction de facilitateurs à la School of Applied Innovation de Creaholic. Scrum masters, responsables d’équipe et développeurs de produits peuvent tous jouer un rôle de facilitateur lorsqu’ils réunissent leurs collaborateur·rices pour brainstormer, penser hors des sentiers battus, encourager les synergies afin de résoudre un problème ou développer une vision commune.

Les facilitateurs doivent savoir quand mener les discussions et quand prendre du recul et écouter. Ils doivent aussi faire preuve d’empathie pour comprendre les émotions et les motivations des autres personnes. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire d’avoir un titre spécifique ou d’avoir atteint un certain niveau hiérarchique pour faire de la facilitation.

Toute personne possédant les compétences requises peut endosser cette casquette. Et une intelligence artificielle ? A-t-elle les aptitudes essentielles pour ce rôle ?

Rencontre de facilitateurs chez Creaholic

Christoph Frei et Angela Haas de Creaholic ont accueilli les membres de la communauté des facilitateurs le 25 janvier dans les locaux de Creaholic, où se tenait l’événement Facilitator Alumni organisé par Philipp Erb et Lukas Richter. C’était la première fois que cet événement avait lieu après la pause forcée due à la pandémie. Plus de 30 participants de 10 entreprises différentes se sont retrouvés pour amorcer une progression de leurs compétences en matière de facilitation. Mêlant formation pratique utilisant une technique de l’Institute For The Future (IFTF), projection du rôle de facilitateur dans les journaux de demain et présentations sur des sujets pertinents pour les facilitateurs d’aujourd’hui, la journée a donné lieu à une abondance d’interactions, d’échanges et d’apprentissages.

Les facilitateurs : prêts pour l’avenir… et humains

Dans sa keynote, Angela a abordé un sujet qui a suscité la discussion tout au long de l’événement : selon elle, les IA ne pourront jamais remplacer les facilitateurs. Pour survivre, les entreprises doivent passer d’un « ego-système » à un écosystème, d’après Angela. Et pour ce faire, les collaborateur·rices occupant des postes stratégiques devront obligatoirement développer leurs compétences en matière de facilitation. Le travail essentiel qu’effectuent aujourd’hui les facilitateurs – à savoir permettre la coopération entre les départements, les entités commerciales, les échelons hiérarchiques, les personnes avec des niveaux de compétences différents, voire les concurrents – jouera un rôle de premier plan. On peut même affirmer que ce sera la clé pour transformer les organisations en constituants d’un écosystème.

Le rôle des facilitateurs dans les écosystèmes commerciaux

Un écosystème commercial désigne des organisations qui travaillent en réseau, chaque organisation ayant un impact sur les autres membres du réseau et vice-versa. Cette interaction donne vie à l’écosystème et elle entraîne une évolution constante des relations entre les organisations.

Dans ce contexte, les facilitateurs doivent utiliser l’écoute générative pour aider les organisations à se hisser à la pointe de l’innovation. Grâce à leurs compétences, les facilitateurs préparés à affronter les défis du futur peuvent guider les fournisseurs, les distributeurs et les concurrents à penser de manière collective, à poser des questions pertinentes et à façonner un avenir commun.

Certains défis ne changent pas

Dans nos sessions de formation à la facilitation – en ligne et dans nos locaux – le même sujet revient perpétuellement : comment animer efficacement dans des situations critiques ? Que doit faire un animateur lorsqu’une personne tente de prendre le dessus, si certains participants pensent que l’atelier est une perte de temps ou quand un membre de l’équipe a une mauvaise attitude qui sape le moral des troupes ?

Ces situations ne disparaîtront malheureusement pas à l’avenir et les facilitateurs devront toujours y faire face. Pour bien réagir, l’animateur doit faire preuve d’une empathie inébranlable et d’une conviction sans faille qu’il se situe en dehors de la hiérarchie.

Bien sûr, il n’est pas évident d’adopter cette attitude, mais c’est l’une des raisons pour lesquelles une IA ne sera jamais capable de faire ce travail. Alors que l’avenir de la facilitation se dessine, il peut être rassurant de savoir que certains défis restent inchangés. Les compétences nécessaires pour gérer les situations critiques d’aujourd’hui seront encore d’actualité pour gérer les situations critiques à l’avenir.

Vous êtes donc déjà prêts à relever les défis de demain !

La facilitation : catalyseur et connecteur

Comme l’a expliqué Angela dans son discours d’ouverture, les facilitateurs de demain sont des catalyseurs. Ils utilisent leurs connaissances pour faciliter la co-création, la collaboration et la conversation. Développer des compétences en matière de facilitation devrait être une priorité absolue pour les leaders prêts à relever les défis futurs, ainsi que pour les membres de leur équipe et leurs collègues dans leur organisation.

Les facilitateurs sont destinés à être les catalyseurs et les connecteurs des écosystèmes commerciaux prospères qui façonneront le monde de demain.